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En Centrafrique, la terre était un bien communautaire inaliénable. Les autochtones occupaient des domaines pour l’agriculture qui devenaient par la suite leurs « propriétés ». Au fur et à mesure que la population croît dans les zones périurbaines, la réserve foncière communautaire diminue et devient des réserves foncières familiales, ce qui a conduit à l’individualisation des droits fonciers marquant ainsi une rupture avec le mode d’accès traditionnel au profit d’un mode d’accès moderne à la terre agricole devenue un bien marchand. C’est le début de la marchandisation de la terre dans la zone périurbaine de Bangui qui s’accélère, sous la pression démographique et pour des raisons économiques et sociales, et dont on ne maîtrise pas le mécanisme du fonctionnement et les déterminants du prix. L’objectif assigné à cette recherche est de mettre en évidence les déterminants du prix de la terre agricole en zone périurbaine de Bangui. Ainsi une analyse économétrique sur 210 offreurs de terre agricole a été faite. Les résultats montrent que les déterminants du prix de la terre agricole sont, par ordre d’importance décroissant, la disponibilité de la terre, le taux de croissance de la population, l’indice de la fertilité du sol et la localisation du village. Avec la pression démographique, conjuguée à la paupérisation des villages, la marchandisation de la terre agricole s’accentue et sa disponibilité devient critique dans cet espace périurbain, ce qui pourrait remettre en cause le développement de l’agriculture périurbaine. Ces nouvelles donnes doivent amener l’Etat à adopter le projet de loi sur le code foncier agropastoral et la promulguer, et à définir les règles du fonctionnement du marché de terre agricole.